Les différentes formes de poésie
Les formes principales.
- Kanshi (漢詩, poésie Chinoise) de culture han, ou poésie Han, écrite en chinois par des poètes Japonais. Le kanshi est la forme poétique la plus populaire au début de l’époque Heian (794-1185). Elle est à l’origine des plus anciennes œuvres de littératures japonaises et considérée comme la base du premier genre poétique Japonais, le Waka. Référence : Kaifūsō (751).
- Waka, (和歌, poésie japonaise), est la première forme de production poétique Japonaise de son origine au VIIIe siècle jusqu’au XIIIe. Elle se décline temporellement et structurellement sous plusieurs formes.
- Tanka (短歌, poème court). Il apparaît au VIIIe siècle et est toujours considéré comme la forme plus élevée de l’expression littéraire poétique japonaise. Il se construit en deux parties : le kami-no-ku est un tercet de 17 mores de structure 5-7-5 (ce tercet deviendra par la suite le haïku). Le shimo-no-ku est un distique de 14 mores de structure 7-7. Il arrive que tercet et distique soit inversé.
- Chōka (長歌 ou nagauta, poème long). De structure 5-7, 5-7, 5-7, …7-7. Le nombre de vers est variable (149 pour le plus long). Cette forme par trop répétitive est abandonnée à la fin du VIIIe siècle.
- Bussokusekika (仏足石歌 litt. « Chant de pierre du pied de Bouddha » – 753), 21 poèmes inscris à côté du pied de Bouddha au temple Yakushi-ji à Nara, sont écrit en man’yōgana, l’écriture précurseur du kana. Les caractères chinois sont détournés et utilisés pour leur son et en style Bussokuseki, un procédé poétique archaïque qui écrit les vers selon le patron morique 5-7-5-7-7-7, actant les premières apparitions de la structure propre au waka. A consonance Bouddhiste et ésotérique, il n’existe qu’une centaine d’année et disparaît à la fin du VIIIe siècle.
- katauta (片歌), de structure 5-7-7, utilisé par les amoureux. Un katauta seul est considéré comme incomplet mais une paire de katautas produit par la réponse de l’être aimé est un sedoka.
- Sedōka (旋頭歌, litt. « Tourner la chanson« ) ou poème à reprise, animé d’un motif rythmique et répétitif, quelque fois psalmodié, il se construit par l’association de deux katautas, soit 38 mores. C’est une forme rare, employé par les amoureux et parfois pour les discours, il tombe en désuétude à la fin de l’époque Heian.
- Renga (連歌, poésie en chaîne), ou poésie collaborative. À l’époque du Shin Kokin Wakashū , la forme renga est établie comme un style distinct. Le renga original exploite la diction poétique utakotoba (歌言葉), déterminée par des unités de compte sonores (les mores) de 5-7-5 et 7-7. l’utakotoba est considéré comme l’essence de la création d’un renga parfait. De très nombreuses règles ou shikimoku (式目, litt. « La cérémonie« ) sont formalisées au cours de ces périodes. Le renga s’impose à la court impériale comme un pilier de la connaissance culturelle, toute personne de rang inférieur surprise à le pratiquer est condamnée à mort ! A la fin du XIIe siècle, les shikimoku sont devenues si complexes qu’elles étouffent l’imagination et la création qui faisait la substance et la séduction du renga. Des formes plus légères et moins strictes vont se développer.
haïkaï no renga ou haïkaï-renga ou simplement haïkaï (litt. « vers comiques liés »). A l’époque Edo, le peuple accède à l’écriture et la court impériale assouplie l’accès à l’art et à la connaissance, les gens ordinaires se familiarisent au renga. Les shikimoku sont alors grandement simplifiés : le renga de 36 vers appelé kasen devient la norme, les mots usuels, ainsi que l’argot et des mots chinois sont autorisés. Avec cet assouplissement, le haïku no renga exprime plus largement l’humour et l’esprit, mais aussi dans une certaine mesure la liberté d’esprit. C’est l’époque de Matsuo Bashō qui reste aujourd’hui le plus grand poète de haikai.
- Haïku (俳句), mot créé au XIXe par Shiki Masaoka (1867-1902). Forme poétique dérivée du hokku, le 1er vers du renga dont il reprend le tercet 5-7-5. Le haïku est un instantané (image visuelle). Il capte l’évanescence des moment fugaces de la vie. Le haïku se divise en deux sous-genres. Le premier dépeint la nature, chante les saisons et à travers elles, permet l’expression de tous les sentiments et de toutes les émotions. Le second peut aborder tous les sujets : il excelle à évoquer les banalités de la vie quotidienne, les bonheurs minuscules, les petits tracas, les choses qui n’intéressent personne, ce haïku est le poème de tous ceux qui n’ont rien à dire…
- Haibun, composition littéraire où prose et haïku se mêlent en une narration poétique d’une expérience réelle ou imaginaire. Le plus célèbre exemple de haïbun est L’Œuvre majeure de Matsuo Bashô (1644-1694) « L’Étroit chemin du fond ou La Sente étroite du Bout-du-Monde« .
- Senryū, de structure identique au haïku, il en est sa forme dure et cynique, censuré à ces débuts car c’est un poème satirique. Il s’intéresse à la vie sociétale. Il est percutant, moqueur et ne respecte rien ni personne. Son créneau est l’humour « noir ». Le senryû est l’occasion de lâcher un bon mot sur les travers de la société et le côté sombre de l’homme, d’asséner une rosserie bien tournée aux acteurs sociaux ou politiques, bref, de provoquer… Sa principale vocation étant de s’attaquer aux pouvoirs et idées dominantes, il porte un bel avenir hors du Japon. Pour certain, il fait le lien entre le Japon traditionnel et moderne, qu’un courant de pensée grandissant au Japon cherche à faire évoluer.
- Kyoku (vers fous), de structure identique au haïku, il en est sa forme comique ou humoristique. Ce tanka comique apparaît à l’époque de Basho et fleurit dans la période Tokugara. Karai Senryû (1718-1790), publia en 1765 le recueil Haifû yanagidaru, puis réunira encore 23 compilations de kyoku vers la fin de sa vie. On donnera au senryu le nom de ce poète. Le terme senryu et kyoku sont souvent associé alors qu’ils restent opposées dans le fond. Les thèmes de prédilections sont les rapports familiaux et la vie quotidienne.
- haiga (俳画?), ou dessin haikai est une peinture japonaise qui incorpore des haïku. De style minimaliste zen, les sujets peints ajoutent sens ou profondeur au poème. Le haiga est le plus souvent peint par le poète lui même. De nos jours, c’est une œuvre graphique (peinture, dessin, photo, sculpture, montage, etc…) associé à un haïku ou un renga, plus nécessairement calligraphié. Il offre un cadre imagé, le plus souvent sans relation directe avec le haïku qu’il porte.
les autres formes et genres divers.
- Poème d’adieu (絶命詩), poème écrit par l’auteur par anticipation de sa propre mort. Au Japon, c’est une tradition pour les intellectuels.
- Dodoitsu (都 々 逸), développée à la fin de la période Edo (1603 – 1868) puis devenu un style de chanson populaire, transmise oralement et accompagnée du Shamisen, un instrument à trois cordes. Il se compose de quatre vers de structure 7-7-7-5.
- Gogyōka (五行歌, litt. « poème de cinq lignes »), créé dans les année 1950 par Enta Kusakabe (草壁 焔太). Pour se libérer des contraintes du tanka, le gogyōka ne requiert pas un nombre spécifique de syllabes dans ses vers. L’unique contrainte est qu’il doit comporter cinq vers comme le tanka, d’où son appellation.
- Imayō (今様), abréviation de Imayō-uta, litt. « Chansons à la façon moderne« , est un genre poétique populaire sous forme de chanson qui se développe au début de l’époque de Heian (794 – 1192) à partir des kansan Bouddhistes chinois, puis des wasan japonais. Composé de 8 à 12 vers, soit deux demi-vers avec alternance de 7 et 5 mores.
- Iroha (いろは歌), abréviation de Iroha-uta, litt. « Chant de l’Iroha » est la traduction japonaise d’un hymne du Sūtra du Nirvāna. Son apparition d’après les linguistes est ultérieure au XIe siècle. Longtemps utilisé pour l’apprentissage des kanas, il fut remplacé par le goinzu (tableau de cinq sons) puis par le gojūonzu (tableau des cinquante sons) durant l’époque Edo. Il est maintenant utilisé pour l’initiation à la calligraphie et pour la lecture des notes, et sert parfois de classement.
- Kyōka (狂歌, litt. « poésie folle« ) est une forme proche du waka comique qui fût prisé pendant l’époque Edo. Les règles sont plus libres en mores, en rimes et en langage. Ce style accepte les mots chinois et les mots vulgaires. Les styles comprends la satire, la parodie, le grivois, le burlesque, le calembour et même le non sens.
- Kyōshi (狂詩 – fin du XVIIe siècle), forme mineure qui n’emploie que des caractères chinois.
- Renshi, forme moderne de vers de poésie collaborative.
- Ryūka (琉 歌, lit. « chanson / poème Ryūkyū« ), est un genre de chanson et de poésie originaire des îles Okinawa, écrites dans les formes Ryukyuan des langues japoniques.
- Shigin (詩吟), poésie récitée ou chantée par un chanteur seul ou un groupe, en chinois ou en japonais, avec ou sans public. Les poèmes sont appelés gin (吟) et sont composés de quatre lignes, parfois plus de kanji (漢字 – caractère chinois).
- Yukar (ユーカラ), sagas Aïnoues. Forme de poésie épique et orale, qui prend son origine dans la longue et riche tradition orale des Aïnous. Dans les périodes anciennes, la narration était réalisée par des hommes et des femmes.
- Zappai, forme dérivé du haïkai dont la définition serrait : « Tous les types de poèmes de dix-sept syllabes qui n’ont pas les caractéristiques formelles ou techniques du haïku ».
Source Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Po%C3%A9sie_japonaise