Histoire

Histoire

VIIIe siècle – XIIIe siècle.

Le terme waka (和歌), ou yamato uta est un genre de la poésie japonaise. Il désigne plusieurs formes de poèmes, les plus connus sont le tanka (短歌litt. poème court) et le chōka (長歌litt. poème long). Les autres formes bussokusekikasedōka et katauta, tomberont en désuétude au début de l’ère Heian (794). De nos jours, le terme waka est associé au poème tanka, bien qu’il s’agisse d’un raccourci sémantique. Par extension, le terme waka définit l’ensemble de la production poétique Japonaise depuis ses origines au VIIIe siècle jusqu’au XIIIe siècle, période à laquelle ce genre poétique sera supplanté par des formes plus modernes.

Les premiers témoignages de poésie japonaise se trouvent inclus dans les textes en prose qui composent le Kojiki (古事記litt. Chronique des faits anciens – 712) et le Nihon Shoki (日本書紀, litt. Annales ou Chroniques du Japon – 720). La Poésie chinoise classique a une grande influence sur les premières formes de poésie japonaise.

Du VIIIe au XIIIe siècle, les Japonais publient de nombreuses compilations de textes et poèmes. Les plus célèbres compilations de poésie sont le Kaifūsō (懐風藻 – 751), plus ancienne collection publiée de kanshi, le Man’yōshū (万葉集litt. Recueil de dix mille feuilles – 760), la première anthologie de waka qui inclut également de la poésie chinoise et surtout les Nijūichidaishū (二十一代集)21 anthologies impériales de waka, compilées de 905 à 1439 : le Kokin wakashū (古今和歌集, 1ere compilation – 905), le Shin Kokin Wakashū (新古今和歌集, 8eme compilation – 1205) et le Hyakunin isshu (lit. Cent poèmes de 100 poètes – 1235), choisis par Fujiwara no Teika.

Ces 21 compilations rassemblent les poèmes considérés comme les meilleurs de leur époque par leurs contemporains.

La 8eme compilation des Nijuichidaishu, lShin kokin wakashū est considéré comme la dernière grande collection de waka, puisque qu’à partir du XIIIe siècle, le waka comme genre poétique va être détrôné par de nouvelles formes de versification tel le renga et le haïkaï no renga.

XIIIe siècle – XVIe siècle.

Les formes Waka sont devenues trop rigides, associé à la révolution culturelle, intellectuelle et à l’accès à l’écriture de la population. Le peuple s’empare de formes nouvelles, plus souples, comédiennes, voir grivoises et vulgaires. C’est le haïka no renga (俳諧の連歌, litt. vers comiques liés). Cette production poétique n’est pas toujours de grande qualité, mais c’est le peuple qui impulse cette forme initiale qui évoluera pour conduire au haïkaï que Matsuo Bashō développera à son plus haut degré d’art poétique à la fin du XVIe siècle.

XVIII siècle.

Le haïkaï a produit à son tour plusieurs déclinaisons. C’est le poète Masaoka Shiri, considérant que le haïkaï est devenu à son tour trop figé, qui va formaliser les contours et les règles modernes qui conduiront aux formes contemporaines : haïkusenryû, kyôku, haïbun et haïga pour les formes brèves et le renku pour la forme collaborative. Masaoka Shiri est le créateur du mot haïku, contraction de haïkaï (amusement) et hokku (court).

XXe siècle – Occident.

L’occident découvre le haïku au début du XXe. On attribut à Paul-Louis Couchoud (1879 – 1959), les premières adaptations de haïku japonais en français. Lors d’un voyage en péniche avec Albert Poncin et André Faure, ils composent à trois 72 tercets libres publiés en 1905 dans le livre anonyme Au fil de l’eau, tiré à seulement 30 exemplaires. Malgré le faible tirage, ce recueil recevra un bel écho et aura un retentissement certain. Paul Louis Couchoud popularisera dés lors le haïku en France, puis en Europe. A la fin du XXe, le haïku se diffusera aux USA, au Canada, puis dans le reste du monde.

Les poètes de haïkus modernes érodent progressivement les règles strictes de construction. La principale raison vient des différences de métriques et de sonantes entre la langue japonaise et les autres langues. De plus, les poètes modernes sont en accord avec les réalités culturelles contemporaines, souvent dures, sombres et contestataires. Point de saisons ou de nature ici… De cette réalité, apparaît deux courants : les traditionnalistes et les progressistes. Pour les différentier, les formes libres se nomment tercet ou poèmes courts, en rupture avec le haïku qui par son nom, reste traditionnel. Notons qu’il n’y a pas de hiérarchie : un haïku ou un tercet on la même valeur poétique pour les érudits.

Précisons pour finir que certaines formes comme le haïbun, le kyoku et le haïga, sont encore peu implantés et la production en occident quasi nulle. Une pédagogie adaptée permettra de les faire découvrir, notamment le haïga narratif par Collectif, objet des travaux de ma société d’édition Plume Acide et du présent site internet qui en est la vitrine.

M. Thierry Vilain.

Source Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Waka_(po%C3%A9sie)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Po%C3%A9sie_japonaise