Le haïku est un poème Japonais éphémère, célébrant l’évanescence des évènements fugaces de la vie. D’apparence simple, il est en réalité très codifié et est toujours considéré de nos jours avec le tenka et le renga, comme la forme la plus élevée de l’expression poétique Japonaise. Une fois la définition posée, quel espace de liberté reste-t-il ?
Après s’être familiarisé à sa forme classique, Plume Acide explore les déclinaisons du haïku : senryû, kyöku, haïbun, haïga et perçois que le formalisme traditionnel s’accorde mal aux réalités sociales contemporaines, souvent dures, sombres et contestataires. Plume Acide cherche une forme de haïku permettant de couvrir ces nouvelles réalités et expérimente le concept de haïga narratif par Collectif, lequel consiste à raconter une brève histoire au travers d’un dialogue entre une séquence d’œuvres d’artistes et des poètes.
Les travaux de Plume Acide s’inscrivent comme une extension du haïga. La juxtaposition d’œuvres et de renku inverse la construction traditionnelle et offre un nouvel espace graphique et poétique porté par le Collectif. L’esprit renga de Bashô y est présent par le jeu de réponses entre artistes et poètes. Les strophes respectent la métrique 5-7-5 du tercet et 7-7 du distique et sont comptées en pieds suivant les codes de la poésie occidentale, ce qui contourne élégamment les divergences de métriques entre le Japon et l’Occident.
Plume Acide rends accessible le haïga narratif par Collectif aux déficients visuels. Pour ce faire il s’associe à l’INJA, l’association Haüy et le CTEB pour produire les recueils en braille relief par un procédé d’embossage.
Lisez le renku à haute voix. La ligne musicale résonne plus distinctement, des jeux phoniques s’immiscent entre tercets et distiques et les œuvres justement transcrites se dévoilent plus clairement.
Plume Acide