Règles d'écriture
Nous décrivons dans cette page, les règles d’écritures des poèmes et la charte graphique. Ce jeu de règles doit être respecté par les Collectifs qui désirent participer à un recueil.
Ces règles soutiennent la ligne éditoriale de Plume Acide, apportent la cohérence de conception, une identité forte et une signature reconnaissable pour nos productions.
1) La Métrique – Langue d’écriture. Puisqu’il faut établir des règles, la première d’entre elle sera de respecter la métrique de base :
Règle 1 :
Haïku :
Le kaminoku est un tercet sur trois lignes de 17 syllabes non allophoniques*, de structure 5/7/5.
Tenka et renku :
Le kaminoku est un tercet sur trois lignes de 17 syllabes non allophoniques*, de structure 5/7/5.
Le shimonoku est un distique sur deux lignes de 14 syllabes non allophoniques*, de structure 7/7.
Règle 2 :
Pour un tenka ou un renku, il peut arriver que la 1ere strophe soit le distique et la 2nd le tercet.
Règle 3 :
Dans le japon traditionnel, le haïku ne peut pas utiliser de mots d’origine chinoise. Plume Acide conforte cette règle : la langue choisie pour nos recueils est le Français, aussi les poètes s’interdiront d’utiliser des mots ou des expressions de langues étrangères.
*Allophonique : l’allophone, appelé more au Japon est un son élémentaire émis lors de la phonation. Au Japon, les vers sont comptés en mores. Exemple : en Français TO/KY/O comprend 3 syllabes mais en Japonais 4 mores car on prononce TO/O/KYO/O. La langue choisie pour l’écriture des recueils de Plume Acide est occidentale, donc nous travaillerons en syllabique.
Acceptation – élégance : le mètre de la poésie occidentale pour compter en pieds. Au début du XXe siècle, les premiers écrivains transposent le haïku qui s’écrit sur une seule colonne au Japon, en trois vers sur trois lignes de structure 5/7/5. Ils remplacent les mores par des syllabes, mais une syllabe peut contenir jusqu’à trois mores au japon, ce qui engendre des poèmes irréguliers lors de tentatives de traduction ad-hoc…
Cette réalité nourrit une discorde récurrente entre les traditionalistes qui prônent une métrique stricte et les progressistes qui acceptent des exceptions. Plume Acide ne rentrera pas dans ce débat, mais propose trois règles qui s’appuient sur la poésie occidentale pour contourner élégamment la discordance.
Postulat : on ne compte pas les syllabes d’une prose comme les syllabes d’un vers. Si la phrase qui suit est en prose, on compte 6 syllabes :
Une/ Gre/nouille/ vit/ un/ Bœuf.
Si cette phrase est un vers, on compte 8 syllabes (8 pieds) :
U/ne/ Gre/noui/lle/ vit/ un/ Bœuf.
La poésie occidentale découpe les vers en pieds. Puisque les arts poétiques orientaux et occidentaux sont tous deux reconnus et qu’aucun en soit n’a plus de valeur que l’autre, Plume Acide propose d’utiliser les règles du mètre de poésie pour réconcilier les métriques en comptant les vers en pied !
Déterminer le nombre de pieds d’un vers (le mètre).
1. On sépare chaque syllabe par une barre oblique, la coupe :
Pre/mier/ si/gne/ du/ prin/temps 7 syllabes et 7 pieds
mon/ chro/no/ un/ peu/ plus/ court 7 syllabes et 7 pieds
Il n’y a pas de difficultés à compter les pieds tant qu’un mot ne se termine pas par un « e ».
Cas N° 1 : le vers se termine par « e ».
Tem/pê/te/ de/ neige 6 syllabes mais 5 pieds
Le « e » de neige en fin du vers ne se prononce jamais en poésie, neige compte pour un pied.
Cas N° 2 : le « e » à la fin d’un mot est suivi d’une consonne.
di/tes/-moi/mon/ cher 4 syllabes mais 5 pieds
Le « e » de dites est devant la consonne s. On compte un pied et on place la coupe après le « s ».
Cas N° 3 : le « e » à la fin d’un mot est suivi d’une voyelle.
Est/-ce a/ssez/ mon/ cher ? 5 syllabes et 5 pieds
Le « e » de -ce est devant la voyelle « a » de assez. On compte un pied qui regroupe les deux voyelles et on place la coupe après le « a ». L’élision du e est la raison pour laquelle nous disons l’arbre et non le arbre, j’aime et non je aime.
Exception – autres Métriques.
Des haïkus avec des mores en plus ou en moins ont de tout temps existés. Ils sont tolérés et se nomment hachō (rythme brisé). Un haïku de plus de 17 mores est un ji-amari et un de moins de 17 mores, un ji-tarazu. Ils sont considérés par les Japonais comme de bons haïkus, uniquement si la brisure semble inévitable pour obtenir l’effet produit.
Des haïkus de type 5/5/7 ou 7/5/5 (voire 5/12 ou 12/5 (quand un mot enjambe la division) sont également apparus et se sont diffusés parallèlement à l’expansion du haïku en occident. Ces formes son moins acceptés et doivent rester l’exception :
Conclusions : les Japonais posent que le découpage en mores offre plus de possibilités phoniques car une syllabe peut compter jusqu’à trois mores. Ce point est indéniable. Mais si l’occident choisi de compter en pied, nous offrons des syllabes supplémentaires aux vers, ce qui rétablie l’équilibre sans s’opposer à la règle :
Un/ ma/tin/ noc/turne 6 syllabes mais 5 pieds
sur/pris/e/ par/ le/ cou/rage 8 syllabes mais 7 pieds
de/ ma/ can/ne/ blanche 6 syllabes mais 5 pieds
Ce vers fait 20 syllabes mais compte 17 pieds, nous « gagnons » 3 syllabes !
Am/bian/ce é/tu/diante 7 syllabes mais 5 pieds seulement !
Plume Acide est persuadé que l’on peut produire d’excellent poèmes en respectant la métrique. Voici deux poèmes qui nous ont été adressés et que nous avons « révisés » avec l’accord du haïjin :
Pe/tit/ à/ pe/tit (5 ok) Petit à petit
Nos/ re/gards/ en/ di/sent/ long (7 ok) nos regards en disent long
sur nos envies (4 nok) sur nos appétits (appétences, convoitises, libidos, tentations…)
Dans son rire, cette promesse (8 nok) Dans son rire la promesse : « la » moins lourd et sans virgule
d’une belle complicité (8 nok) de notre complicité : effet miroir, réflexivité, introspection
Plume Acide n’est pas obtus et accepte toutes les métriques car c’est le propre de la poésie… Toutefois, nous nous réservons le droit de travailler certains vers avec le poète, si nous jugeons qu’une amélioration est possible et va dans le sens d’une harmonie de la métrique.
2) Le nombre d’images.
On considère qu’il faut avoir 3 images maximum par tercet et 2 images maximum par distique. C’est un maximum, il peut y en avoir moins. Exemple : « forêt », « champignon » et « chemin » peuvent être les trois images d’une strophe. Si vous ajoutez « écureuils », cette image sera de trop.
Les images doivent si possible être cohérentes deux à deux : « forêt » et « champignon » et laisser une image à contre-pied ou à contre-sens « chemin ».
3) Les sons reliés aux images.
Les interjections et les onomatopées sont acceptées et souvent bienvenues si elles subliment l’image :
Un couchant d’été —
l’ombre s’étire – prends ces aises
oh, ces couleurs vivent ! notez vivent posé en verbe et non en adjectif.
Soleil copieux
premiers trilles au jardin
pipitsu ! pipitsu !
4) Le mot de saison ou kigo.
Gardons comme principe que le haïku traditionnel est indissociable de la nature. Pour l’évoquer nous utilisons des mots de saison que l’on nomme kigo. Le kigo prend plusieurs formes : un mot, une date, un évènement, une expression voire une phrase. Il se réfère à une saison de façon directe ou indirecte en évoquant phénomènes naturels, plantes, animaux ou activité propre à une saison. En dehors du Japon le kigo doit s’adapter au climat local : le brouillard s’associe souvent à l’hiver mais symbolise l’été en Californie. L’épouvantail symbolise l’automne au Japon, mais l’été en Europe…
Le Japon a constitué au fil des siècles, un « dictionnaire » de kigo, le saijiki. Il se divise en quatre saison, auquel fût ajouté récemment une saison pour le nouvel an, car le passage du calendrier traditionnel au calendrier grégorien a entraîné de nombreux changements dans la vie et les traditions japonaise. Comme le kigo est associé aux événements saisonniers, les poètes modernes ont dû reconsidérer sa construction et son attribution aux saisons.
L’auteur peut aussi créer ses propres mots de saison et vous verrez que Plume Acide y ai favorable.
Acceptation – positionnement de Plume Acide sur l’utilisation du kigo.
Une des raisons du déclin du renga original (VIIIe – XIIe), fût la multiplicité des règles de plus en plus complexes, ce qui conduisit à la perte de liberté d’écriture du poète. Dans le même esprit, Plume Acide n’est pas favorable à l’utilisation intensive du saijiki : il est le reflet d’une époque, d’une volonté de construction stricte des renga portée par une autorité impériale très dure qui marquait ainsi son autorité. Avec l’universalité du haïku, le monde s’oblige à créer ses propres saijiki qui tiennent compte des caractères des climats et évènements climatiques locaux ! Plume Acide est pour la simplicité…
Règle 1 :
Nous n’interdisons pas l’utilisation d’un saijiki mais chaque fois qu’il est possible, le haïjin doit pouvoir composer son propre kigo selon la méthode qui lui agrée.
Règle 2 :
Plume Acide promeut le haïga narratif comme la juxtaposition d’œuvres graphiques et de poèmes. Aussi, nous acceptons que le kigo soit traduit indirectement par l’œuvre graphique. Regardez ce dessin de Yann Tournois : est-il nécessaire de faire référence à l’hiver alors que tous les éléments graphiques y concourent ? Pourquoi écrire quand il suffit de regarder…
Exception –kigos multiples.
Il peut arriver pour des raisons de précision, de convenances personnelles ou de jeu poétique qu’une strophe fasse référence à plusieurs saisons. Ci-dessous, nous devinons la monotonie du train-train qui s’égrène, douloureux, sur plusieurs saisons :
Train-train quotidien
l’automne peu à peu prend
ces quartiers d’hiver
5) La césure.
La césure ou kireji, relie deux images d’une strophe en marquant un temps d’arrêt, une « respiration », pour s’imprégner du poème. Les japonais nomment cette pause, l’instant haha, où se relève au lecteur, les subtilités du poème vu par l’auteur.
Précision. Au Japon le haïku s’écrit sur une seule ligne verticale, de fait le kireji ne s’écrit pas : le lecteur l’applique inconsciemment en lisant le poème, via la diction et la phonique Japonaise. Les occidentaux en transposant le haïku sur trois lignes, ont rendu visible le kireji : il est représenté par le tiret quadratin (touches Ctrl + Alt + -). Sur le tercet il se positionne à la fin du 1er ou du 2eme vers, plus rarement sur le 3eme. Sur le distique, il se positionne indifféremment sur le 1er ou le 2eme vers. Plus rarement, il peut se positionner devant le vers.
Le kireji est le plus souvent visible pour donner l’interprétation de l’auteur, mais il peut être omis pour laisser le lecteur se faire sa propre interprétation :
Le temps est à l’orage —
tes doigts caressent ma peau
Ecoutant ses vers — la césure peut être ici,
les bougies sont épuisées — ou ici, mais omise car laissée au choix du lecteur.
veillée de printemps
Acceptation – la conjonction de coordination « et » comme césure.
La conjonction de coordination « et » peut jouer le rôle de césure si elle est placée en fin de vers :
Il a neigé et
il faudra bien entacher
cette nappe blanche
6) Avec ou sans majuscule.
Pour la présentation des haïkus et renku, il y a plusieurs styles sujets là encore à discutions. Plume Acide promeut le haïga narratif et par voie de conséquence le renku. Nous proposons ainsi la règle suivante en argumentant notre choix.
Règle 1 :
On pose une majuscule en tête du 1er vers du tercet et du distique et une minuscule sur les autres vers pour que le lecteur comprenne que chaque tercet ou distique est un fragment séparé qui dans le cas d’un haïku (ou haïga) narratif peut être assemblé avec d’autres pour constituer l’histoire. Sinon le néophyte croira en un poème unique en plusieurs strophes.
7) La ponctuation.
Ici aussi, il y aurait beaucoup à dire : les signes de ponctuation sont introduit dans l’écriture japonaise depuis le XVIIIe siècle où la traduction des langues occidentales devient courante, voire obligatoire : contrats commerciaux, décrets économiques et politiques, échanges culturels et philosophique, etc… Les traditionalistes rappellent que haïku et renga originaux ne portaient pas de ponctuation et respectent cette règle pour les formes modernes. Les progressistes précisent qu’au Japon, la diction et la phonique suffisent à traduire la ponctuation d’une phrase, alors qu’en occident c’est la ponctuation qui joue ce rôle. Là encore, Plume Acide ne rentrera pas dans ce débat, mais propose trois règles de convergences.
Acceptation – positionnement de Plume Acide sur l’utilisation de la ponctuation.
Règle 1 :
Le kireji est représenté par le tiret quadratin (tiret long), via la combinaison de touches : Ctrl + Alt + –
Règle 2 :
Le point et la virgule son refusée ! Placer une virgule revient pour l’auteur à placer un kireji. Placer un point aurait pour effet d’interrompre la fluidité de lecture du vers et le caractère poétique intrinsèque au poème.
Règle 3 :
Si elles sont utilisées avec rigueur et subtilité, les trois ponctuations suivantes sont acceptées : trois petits points « … », point d’exclamation « ! » et point d’interrogation « ? ». Pour les langues occidentales, ces trois ponctuations portent le même sens prononciatif, phonique et interprétatif. Ils sont sans ambiguïtés de lecture.
Exception –le tiret court.
Le tiret court peut être utilisée par l’auteur si la structure du poème l’exige. Il est utilisé ci-dessous pour découper la strophe en deux parts égales phoniquement (9-9), bien qu’il s’agisse d’un tercet :
Assise sur le banc Il n’y a pas de fautes, c’est bien « banc » et non « bord ».
du bureau – elle s’est mise
à aimer le tonnerre
8) Les verbes.
Ils doivent être employés avec parcimonie, voir les supprimer. Si on l’emplois, le verbe est au présent ce qui traduit la dynamique de l’instant, propre au haïku. Vous devez réduire les gérondifs (en effaçant) ou le remplacer par un participe présent (effaçant) ou un participe passé (effacé). Cela évite l’emplois d’un pronom personnel (présenté avec la règle n°10).
Exception –verbes multiples et autres temps.
Lors d’un parti pris ponctuel, une strophe peut contenir plusieurs verbes :
Face au jardin
elle souffle dans son café —
une feuille se détache
Occasionnellement si le haïjin je juge opportun, un verbe peut être employé à un autre temps :
Et puis un jour
le ginkgo offrit tout son or –
riche d’une année
9) Les adjectifs.
A utiliser avec parcimonie. La raison en est simple : le haïku traduit l’instantané d’un évènement présent, sans jugement, ni influence, ni orientation. L’adjectif quant à lui, a pour but d’appuyer le caractère ou l’état de quelque chose, ce qui en soi est déjà le début d’une tentative d’influence par l’auteur, il faut donc éviter…
Exception –utilisation d’adjectifs dans les formes libres.
pour les formes libres telles que kyoku, senryu, haïbun, l’auteur peut écrire un poème contenant des adjectifs :
Rondes et petites
blanches et parfumées —
fleurs des fruitiers
10) Le pronom personnel.
A éviter car haïku et renku ne cherchent pas à positionner le lecteur dans le poème, mais plutôt comme un spectateur neutre. Ils sont toutefois utilisés pour donner ponctuellement l’occasion de s’identifier au poème. Les verbes à l’infinitif ou au participe passé sont une solution pour ne pas employer de pronom personnel.
11) Les jeux de mots – Les répétitions de mots – La rime.
Les jeux de mots et les répétitions de mots ont un rôle d’ancrage de la strophe dans le genre poétique, sans oublier le rythme que les vers peuvent acquérir de cette façon. Ces jeux phoniques et effets de langages se sont répandues dans les formes modernes et sont l’écho des règles de poésie occidentale :
Pluie – accalmie – pluie ici le second « pluie » peut être lu tel quel ou comme « puis »…
soleil interrupteur
au bas de ses reins
Ne pas confondre jeux et répétition de mots avec la rime qui n’est pas exigée dans la tradition poétique japonaise, aussi, ne la cherchez pas. Si vous en posez une, elle doit servir la strophe ou le renku.
12) Les figures de style – Les personnifications – L’écho philosophique.
Les figures de styles et les personnifications sont à éviter : malgré la présence du kigo, les textes suivants sont des tercets et non des haïkus, car le poème de gauche contient une figure de style et celui de droite, une personnification :
Les jacinthes Le 19 juillet 2016
envahissent le bois — retranchés derrière les volets
leur bleu dans tes mots le cagnard rôde
L’écho philosophique : avec les formes libres, telles que kyoku, senryu, haïbun, vous pouvez laisser un écho philosophique en arrière-plan. C’est moins vrai pour ne pas dire faux, avec un haïku traditionnel :
En bord de chemin
à souffler des pissenlits — allusion : souffler les pissenlits par la racine – notion de mort.
quel âge ai-je déjà ?
13) Les vérités absolues – les sentences – la phrase repliée – la liste de courses.
Nous abordons pour finir les erreurs les plus fréquentes.
Le haïku n’est pas un aphorisme ni une maxime, il ne faut pas les aborder :
Aphorisme : ce distique est construit à partir de l’aphorisme –« Rien n’est beau que le vrai » :
Rien n’est plus beau que tes mots
quand ils expriment le vrai
Sentence : l’auteur nostalgique de son pays d’origine fait l’erreur d’émettre son opinion :
Mon pays d’automne —
l’odeur des feuilles brûlées
différente ici
Phrase repliée : c’est une phrase de 17 pieds disposée sur trois lignes et c’est tout !…
Encore un printemps qui s’achève doucement devant la maison
Encore un printemps
qui s’achève doucement
devant la maison
è Oui et alors ! ?
La liste de courses : trois phrases sur trois lignes, dont les images ne peuvent être reliées entre elles :
Elle boit son café
regarde par la fenêtre
soleil du matin
è Trois images mais où est le lien ! ?
Règles afférentes à la charte graphique des artistes :
Les recueils des éditions Plume Acide abordent différents sujets : COUPLES, COVID-19, DEVIANCES, AUBES & CREPUSCULES, TRAFICS, NATURE HUMAINE, etc… Ces sujets sont traités de façons légères et humoristiques ou à l’opposé sous des angles durs et sombres. Plume Acide faisant la promotion du haïga narratif, l’imbrication des œuvres et des poèmes doit s’inscrire dans un cadre graphique cohérent.
1) Structure graphique des oeuvres compte tenu du format du recueil.
Le format du Recueil est un DIN long paysage (ouverture à l’italienne).
Dimension fermé : L = 21cm x H =10,5cm. Dimension ouvert : L = 42cm x H = 10,5 cm. Voici l’aperçu ouvert :
Plume Acide a fait le choix inhabituel d’un format large et ouvert. Ce choix impose à l’artiste une réflexion sur la composition et la mise en page de ces œuvres sur la planche. Ce jeu de réponses avec le poète se répercute sur l’œuvre et c’est un chalenge pour l’artiste qui doit structurer la planche.
2) Outils et matériaux de conception.
Tous les outils sont acceptés : crayons, stylos, feutres, fusains, pinceaux, couteaux, rouleaux, spray, colles, etc…, ainsi que les conceptions entièrement numérique créées sur ordinateur, tablettes ou autres.
Tous les matériaux sont acceptés : gouache, peinture, aquarelle, encres, papiers et toiles au choix, canson, cartons, tous type de supports, bois, plâtre, glaise, matériaux divers et métaux, matériaux organiques, etc…
3) Palettes graphiques.
Le Collectif d’un recueil peut compter jusqu’à 6 artistes et 3 poètes ayant chacun ces spécificités et sensibilités artistiques. Pour affirmer sa ligne éditrice et garantir une cohérence graphique des œuvres du recueil, une palette colorimétrique est proposée pour chaque recueil.
Règle 1 :
En fonction du sujet abordé, une palette colorimétrique est proposée au Collectif. Exemple de palette :
- Les outils de conceptions des œuvres sont libres.
- Les matériaux de conception des œuvres sont libres.
- Les œuvres seront réalisés via une palette en dégradés de blanc au noir.
- Les œuvres pourront porter quelques éléments de couleurs vives.
- Les œuvres photographiques seront majoritairement en noir et blanc mais peuvent être retouchées pour apporter de la couleur localement.
Règle 2 :
La palette colorimétrique du recueil s’applique à toutes les œuvres réalisées par un même artiste. Cela peut paraître une contrainte pour l’artiste mais il faut le voir comme un chalenge : Tous les artistes, s’ils respectent la palette, donnerons au final, une signature unique est reconnaissable au recueil !
4) Ligne graphique d’une séquence d’œuvre pour les tenka et renku.
Point important : pour les tenka qui portent 2 œuvres et les renku qui portent 3 œuvres et plus, l’artiste doit appliquer le même style à la séquence d’images.
Règle 1 :
Pour 1 œuvre unique qui répond à 1 haïku, l’artiste est libre (en respectant toutefois la palette colorimétrique).
Règle 2 :
Pour les tenka qui portent 2 œuvres et les renku qui portent 3 œuvres et plus, l’artiste doit appliquer le même style à la séquence d’images.
Sources et références :
Comme base de réflexions à l’élaboration du présent jeu de règles, Plume Acide s’est appuyé sur l’excellent ouvrage de l’autrice Iocasta Huppen, dont les patients travaux on permis de poser des règles écrites extra frontières et culturelles, là où la tradition et quelques esprits de clocher ont toujours préféré de rien figer. Un grand merci à Iocasta.
Plume Acide.
– « Poésie brève d’influence japonaise » – Editions L’Harmattan – Autrice Iocasta Huppen – 130 pages.
N° ISBN : 978-2-343-19081-5 – décembre 2019.